Les pruniers : toutes les bases pour en planter au jardin

Où planter les pruniers ?
Les pruniers greffés sur myrobolan et Saint-Julien ont tendance à tolérer, et même à aimer, les sols plutôt lourds et argileux. Ce sont probablement les fruitiers les plus adaptés à ce type de sol. Attention tout de même : s’ils tolèrent mieux les sols lourds que d’autres espèces de fruitiers, les sols perpétuellement détrempés ne conviennent pas, et un sol équilibré sera toujours préférable.
Les pruniers sont-ils résistants ?
Dans l’ensemble, et particulièrement dans le cas des variétés anciennes, les pruniers sont des fruitiers particulièrement rustiques face au froid, à l’humidité, à la sécheresse et aux maladies. Le principal ravageur serait le carpocapse, papillon dont les vers se retrouvent dans le fruit, mais dans le cadre d’un verger de petite échelle riche en biodiversité, et selon mon expérience, la prune se révèle naturellement très résistante.
La pruine est cette « poudre blanche » qui recouvre naturellement les prunes. Elle disparait quand on les manipule. Ce n’est absolument pas une maladie, au contraire : c’est une partie intégrante du fruit, une cire qui joue un rôle défensif. C’est une barrière contre la déshydratation et les micro-organismes.
Les différents types de pruniers
Il existe quelques groupes de prunes cultivées aisément reconnaissables :
- Les mirabelles, qui donnent de petites prunes rondes et jaunes à la chair ferme.
- Les quetsches, dont les fruits sont généralement violets à chair dorée et se prêtent bien au séchage.
- Les prunes de type Reine-Claude, rondes, de couleur variable, sucrées et gouteuses.
Attention : la plupart des prunes ne rentrent pas dans ces cases ! C’est le cas de la fameuse prune d’Ente par exemple, qui, séchée, donne le pruneau d’Agen. Par ailleurs, il existe une immense diversité de prunes dignes d’intérêt. Il serait dommage de se priver des nombreuses variétés que ce fruit peut offrir simplement parce que leur nom n’est pas familier.
A garder en tête aussi : il est possible de planter plusieurs pruniers aux dates de maturité différentes pour une récolte étalée. Des prunes Saint-Jean, Chirquity ou encore Bonne de Bry, qui sont matures dès début juillet, jusqu’à la variété Sainte-Catherine ou la Anna Späth, qui donneront des fruits jusqu’en septembre, il y a de quoi faire pour profiter des prunes pendant plusieurs mois.
Les pruniers peuvent-ils être reproduits par semis des noyaux ?
Oui et non.
Oui, car en semant un noyau, on obtiendra un prunier qui aura des chances de ressembler à l’arbre sur lequel on a ramassé le noyau. En effet, les pruniers (et les pêchers) ont plus de chance d’être autofertiles que beaucoup d’autres fruitiers. C’est-à-dire qu’ils peuvent se féconder eux-mêmes, ce qui réduit la variabilité génétique chez les arbres-enfants.
Non, car dans tous les cas, l’arbre-enfant ne sera pas le même que l’arbre parent. Même en cas d’auto-fécondation, il y aura recombinaison génétique. Sans compter que l’auto-fécondation est très loin d’être garantie : cette capacité est inégalement répartie entre les variétés. De plus,d’autres arbres peuvent causer la fécondation et augmenter la variabilité génétique de la descendance. C’est même le cas le plus probable. Donc, pour reproduire les pruniers fidèlement et maintenir les variétés, la greffe est indispensable. Ceci dit, rien n’empêche de semer des noyaux : il y a toujours une chance de découvrir une nouvelle variété intéressante !
Pruniers et pollinisation : autofertiles ou non ?
Comme évoqué plus haut, les pruniers ont une certaine tendance à l’autofertilité. Ceci dit, cette capacité est très inégalement répartie entre les variétés : certaines sont considérées comme autofertiles, certaines comme partiellement autofertiles, et de nombreuses autres comme auto-incompatibles (nécessitant donc un autre prunier pour une bonne fécondation).
Dans tous les cas, autofertilité ou non, le conseil reste le même : planter deux variétés de pruniers au moins augmentera drastiquement les chances d’une bonne fécondation. Plus de diversité variétale signifie généralement meilleure pollinisation. Certaines variétés, comme la Reine-Claude d’Oulins, sont réputées pour leurs capacités de pollinisation.
Faut-il tailler les pruniers ?
Les pruniers nécessitent peu de taille. Ils font naturellement des fruits à l’extrémité de leurs rameaux. Dans le cadre d’un jardin ou verger de particulier, de nombreuses variétés peuvent être laissées libres. Pour nombre d’entre elles, les branches auront tendance à se courber de façon permanente sous le poids des fruits. D’autres variétés ont un port plus dressé et, une fois adultes, pourront bénéficier d’un rabattement afin de maintenir les fruits à portée.
Comment consommer les prunes ?
La plupart des prunes sont délicieuses crues, mais elles se prêtent aussi au séchage, aux tartes, aux confitures, à la conservation en bocaux, à l’eau-de-vie… Il est également possible de faire du jus de prune. J’ai eu l’occasion de goûter du jus de prune d’Ente, c’est délicieux. Chaque variété de prune a ses usages traditionnels, à respecter… ou non !
Les pruniers ont-ils d’autres qualités ?
La floraison printanière du prunier est particulièrement mellifère et esthétique.
